EP107- ÉLODIE, QUAND L’ENFANT N’ARRIVE PAS

Depuis les débuts de ce podcast, j’ai interviewé des dizaines de femmes. Toutes avec des trajectoires bien à elles, faites de joies et de peines, parfois de drames, mais toujours avec une fin heureuse et un bébé dans les bras.

Mais au fur et à mesure que les épisodes se sont enchaînés, j’ai senti comme un murmure grandissant provenant de plusieurs d’entre vous. Ce murmure est devenu une voix forte et distincte qui me demandait de m’intéresser aussi à celles pour qui il n’y avait pas de happy end. Car oui, parfois, malgré toute la bonne volonté du monde, malgré les sacrifices et la patience, malgré les explorations médicales et les prières, l’enfant n’arrive pas. Et ce vide qui s’installe dans le ventre devient insoutenable.

Elodie a eu envie d’un enfant très tôt. A 22 ans, elle avait rencontré l’homme de sa vie et elle était prête. Mais elle était bien sûr, loin de se douter que la tâche serait aussi ardue. Aujourd’hui elle a 35 ans, et toujours pas d’enfant. Entre ces deux âges, il y a le parcours d’une femme acharnée, prête à renoncer à une carrière, prête à faire subir à son corps des injections multiples et des protocoles épuisants.

Alors comment résiste-t-on à 10 ans de PMA? Où trouver la force de croire en son destin? À quel moment doit-on se résoudre à des alternatives qu’on ne voulait pas voir ? Comment tenir face aux autres couples qui procréent sans encombre ?

Dans cet épisode vous découvrirez ce chemin caillouteux sur lequel marche Elodie depuis des années, et comment elle trouve les ressources pour rester toujours certaine qu’elle tiendra un jour, son bébé dans ses bras.

Le compte Insta d’Élodie: @labicheenlaine

 

LES TEN TIPS D’ÉLODIE

 
1- Ce qui m’aide le plus est le dialogue sans tabou, sans filtre et sans limite avec mon mari. Depuis le jour où nous avons décidé de faire un enfant et jusqu’à aujourd’hui, nous ne nous laissons pas ruminer chacun de notre côté. Se parler, s’écouter, savoir se taire aussi. 
 
2 – Trouver le bon praticien, celui avec qui une communication est possible, à qui vous pouvez poser des questions et qui vous donnera autant que possible des réponses, avec le(la)quel(elle) vous vous sentez considérées et en confiance.
 
3 – S’informer, se documenter en choisissant bien les sources (et donc éviter les pièges d’internet…) pour comprendre un minimum les tenants et aboutissants (anatomie, pathologies, traitements…). En maîtrisant un peu mieux le sujet, on se sent un peu plus active et actrice dans ce parcours. 
 
4 – Cultiver l’espoir, l’entretenir, le rafraîchir et se pardonner de le perdre un peu.
 
5 – La bienveillance est certainement difficile à invoquer et pourtant elle me semble, à posteriori, indispensable. Savoir se féliciter pour notre courage, s’autoriser à se sentir forte d’endurer les traitements, reconnaître que l’on a des ressources insoupçonnées. On est certainement plus douée pour s’autoflageller et se sentir nulle, pourtant nous et notre corps méritons la bienveillance. 
 
6 – L’accompagnement psychologique devrait être proposé systématiquement (chacun est libre de ne pas en avoir besoin). Puisque les médecins de PMA n’ont, pour la plupart, pas été formés à la psychologie, prenez les devants si vous ressentez le besoin d’être ne serait-ce qu’écoutée par un psychologue, une doula…
 
7 – Ne pas avoir honte.
 
8 – Idéalement, garder à l’esprit que la nana enceinte croisée dans la rue a peut-être un long et douloureux parcours pour en être arrivée à ce joli ventre rond…difficile de ne pas être envieuse.
 
9 – A bas la superstition !! S’éviter de penser au pire n’empêchera pas que ça arrive si ça doit arriver et se voiler la face est contreproductif.
 
10 – Et pourquoi pas se mettre au tricot ? Ou à la couture ? S’exercer à une activité créative qui apporte de la fierté, qui vous rappelle que votre corps est capable de créer beaucoup de choses même si ce n’est pas un enfant… 
 
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