Road trip en plein post-partum ! Céline

Road trip en plein post-partum ! Céline

Et si on laissait le corps faire et décider pour l'accouchement ? Et si on s’autorisait à rêver plus grand pour le post-partum ? Pour Céline, tout a changé le jour où elle a rencontré Marie-Hélène, sa doula. Ensemble, elles ont préparé un accouchement physiologique, sans pression. Et puis, avec son compagnon, Céline a envisagé un projet un peu fou : un road trip à travers les États-Unis avec son bébé de 3 mois. 

Je m’appelle Céline, j’ai 37 ans. 
Je suis originaire de la région parisienne et, il y a 12 ans, j’ai posé mes valises à Montréal, où je travaille comme chargée de projets en transformation numérique pour des organismes à but non lucratif. 
Ma famille est composée de mon mari Jean-Nicolas, de notre fils Oscar et de notre chien Risotto. Un super trio masculin qui remplit ma vie de rires et d’amour. 

Après mes études, plusieurs amis de l’université partent au Canada, à Montréal, et finissent par y rester ! Ils me vantent les mérites de ce pays... Comme je cherche du travail en France sans en trouver, et que je suis alors célibataire, j’ai envie de les suivre et de découvrir de nouveaux endroits. Et ils ne m’ont pas menti : vie sociale, fêtes, emploi, qualité de vie... Je découvre un monde nouveau et une culture qui tranchent avec le côté parfois “maussade” de la région parisienne. Les gens, l’ambiance, l’équilibre vie pro-vie perso, le niveau de confiance qu’on accorde, le fait qu’on te laisse ta chance même si tu n’as pas toutes les compétences ou que tu ne coches pas toutes les cases... On est loin du côté très “hiérarchique” qu’on peut connaître en France. Et ce que j’aime plus que tout là-bas : la bienveillance des gens, dans la vie comme au travail. Bon, après, comme partout, il y a aussi des aspects négatifs... comme le climat (;)) 
 

temoignage road trip avec bebe

Avril 2014. Je rencontre Jean-Nicolas à Montréal, grâce à un ami commun. Il vient d’arriver et, comme moi, il est français. Au début, je le vois comme un ami, rien de plus (lui m’avouera plus tard qu’il avait eu un coup de cœur immédiat pour moi). Nous sortons souvent, partageons des fous rires et une vraie complicité. Puis un jour, il me confie qu’il envisage de quitter le Québec à cause d’un problème de visa. Cette annonce me bouleverse. L’idée de le voir partir crée un vide en moi que je ne soupçonnais pas. Une évidence naît : je veux être avec lui. Un soir, je l’embrasse. Il est surpris, mais son sourire trahit son soulagement : il m’avoue qu’il attendait ce moment depuis longtemps. 

Avoir des enfants, il en parle parfois. Il souhaite fonder une famille, se marier, sans me mettre la pression. De mon côté, même si j’ai quelques années de plus, je suis encore dans l’insouciance de notre vie à deux. Je me pose mille questions. J’aime notre équilibre, notre liberté. En même temps, une petite voix en moi me souffle que vieillir sans enfant me fait presque peur. Le temps passe. Nous emménageons ensemble et adoptons un chien. Et peu à peu, cette envie grandit en moi. Je l’observe, je l’imagine en père, et cette vision m’émeut. 
 

temoignage road trip avec bebe

 

Il nous faut près d’un an pour que je tombe enceinte. Si cela peut paraître long, pour moi qui n’étais pas pressée, c’est juste parfait ! 

Juillet 2023. J’ai souvent du retard dans mes règles, donc je ne me presse pas pour faire un test. Mais Jean-Nicolas, curieux, achète des tests de grossesse basiques, ceux où des barres s’affichent.  Après une soirée bien arrosée, il me dit qu’il serait peut-être temps de faire le test. J’y vais, je le fais... Ça veut dire quoi les 2 barres ? C’est positif ? Jean-Nicolas n’en revient pas. Le moment est beau, joyeux. Une explosion de joie... et une vague d’appréhensions. Je réalise qu’il n’y a plus de retour en arrière. Une nouvelle aventure commence et je me demande si je suis prête. Mes doutes, je les partage avec Jean-Nicolas. Puis, en parlant avec une connaissance pour qui l’accouchement ne s’est pas très bien passé et qui souhaite être accompagnée pour une prochaine grossesse, je découvre l’existence des doulas, ces accompagnantes à la naissance. Avec mon mari, nous décidons de nous entourer de l’une d’elles. La meilleure décision que nous ayons prise. 

Sur le site de l’Association québécoise des doulas, je consulte quelques profils. Marie-Hélène est la deuxième avec qui j’échange, et j’ai tout de suite un coup de cœur. Elle est yogi, chaleureuse et sincère. Une très belle personne ! Elle dégage une force tranquille. Elle prend le temps d’écouter, on a envie de se confier à elle. Elle va très vite devenir une confidente, une amie pour moi. Elle nous parle de la naissance non médicalisée, qui peut réduire certains risques (déchirures, césarienne, cascade d’interventions...), de l’accouchement physiologique, du lâcher-prise, des intuitions, de la confiance en soi. Chaque séance est un vrai bon moment, entre méditation, visualisation, yoga et écoute du corps. Grâce à elle, je découvre une autre vision de la maternité et, peu à peu, l’idée d’un accouchement physiologique, qui me terrifiait au début, devient un projet. 

 

Nous préparons un autre projet un peu fou : un road trip de six mois à travers les États-Unis, avec notre bébé. Certains trouvent l’idée géniale, d’autres nous prennent pour des fous. “ 

 

En parallèle, nous préparons un autre projet un peu fou : un road trip de six mois à travers les États-Unis, avec notre bébé. Certains trouvent l’idée géniale, d’autres nous prennent pour des fous. Peu importe, nous nous lancerons et on verra bien ! 
 

temoignage road trip avec bebe

 

Les semaines passent, et toujours aucun signe de début d’accouchement. À l’approche de la 41e semaine, ma gynécologue évoque un déclenchement. Ce n’est pas ce que j’avais envisagé. Nous en discutons avec Marie-Hélène et, après quelques tests rassurants, ma gynéco accepte de repousser la date.  

3 avril, 22h00. Nous sommes la veille de ma 42ème semaine (soit la veille de la deuxième date prévue de déclenchement). Il commence à neiger dehors, c'est beau et mes contractions débutent, comme si mon bébé attendait ce moment précis pour venir au monde. Je suis soulagée, je ne serai pas déclenchée. Je vais pouvoir vivre un accouchement naturel et mon bébé peut décider de sa naissance. Je me concentre sur ces pensées, je me mets dans ma bulle, en mode “être”, tout simplement. Je gère le début du travail, seule, sans réveiller Jean-Nicolas. Je veux qu’il dorme pour être en forme le lendemain ! Je me concentre sur ces sensations nouvelles, j’applique ce que j’ai appris avec ma doula : pas de téléphone, je ne préviens personne. Jean-Nicolas contactera Marie-Hélène le moment venu. Dehors, c’est la tempête de neige. 


" Avec la tempête et les routes à peine dégagées, il conduit tant bien que mal pendant que je suis à quatre pattes sur la banquette arrière (....) "


06h00. La tempête s'adoucit. Je suis toujours dans ma bulle. Je me glisse dans un bain, je chante sur ma playlist. Jean-Nicolas se lève et me prépare des smoothies. 
L’après-midi s’étire, les contractions s’intensifient, jusqu’à ce que je dise : “On y va !” Avec la tempête et les routes à peine dégagées, il conduit tant bien que mal pendant que je suis à quatre pattes sur la banquette arrière, entre concentration pendant les contractions et fou rire à chaque juron qu’il lâche ! 

Nous arrivons à l’hôpital. Mon col est dilaté à 5 cm. La suite se déroule dans une atmosphère presque magique : lumière tamisée, bains chauds, points d’acupression de mon mari et de notre doula, leurs voix qui chantent avec moi. Je suis dans une bulle d’hormones. Le personnel médical est super, respecte entièrement notre projet de naissance et nous encourage. 

Col dilaté à 8 cm. Les sensations deviennent vraiment intenses, mais je tiens bon. Je me balance, je me laisse porter par mon corps. Entre deux contractions, je parviens même à m’endormir quelques secondes, soutenue par mon mari et notre doula. 

Minuit. Col à 10 cm. Je suis épuisée. Cela fait plus de 24 h que je suis en travail. Je ne le sais pas encore, mais je vais devoir pousser pendant 2 heures avant de voir mon bébé… Je puise mon énergie dans les encouragements de mon conjoint, de notre doula, et de la super équipe médicale. Je sens parfois Jean-Nicolas fébrile. 
Marie-Hélène est là, près de moi, elle me rassure, me conseille, fait le lien avec l’équipe médicale. 

 

(...) je veux attendre la poussée "physiologique", quand le corps pousse “tout seul”. 
 

C’est long, car je veux attendre la poussée physiologique, quand le corps pousse “tout seul”. Elle tarde à venir. Un moment, je crois que c’est ça que je ressens, mais ce n’est “que” le début de la descente du bébé dans le bassin (ça pousse vers l’arrière, pas encore vers l’avant). Je sens que ça pousse, mais pas assez. Le personnel médical fait les vérifications : tout va bien donc il n'y a pas lieu de s'inquiéter ou de parler d'utiliser des instruments. Notre doula et l’équipe forment une belle équipe, il n’y a aucun stress. Tout est fait pour m’encourager à continuer. Puis le gynécologue me propose d’attraper mon bébé moi-même. Il guide mes mains, je sens la tête... il est là. Jean-Nicolas pleure, sa joue contre la mienne. Le personnel médical et notre doula s’effacent, nous laissant savourer cet instant unique. Un moment de plénitude indescriptible. Moi, je suis épuisée, ailleurs, dans un autre univers... mais tellement heureuse ! 

Une fois notre fils né, Marie-Hélène se met en retrait. Elle prend des photos, des notes (je le découvrirai plus tard, je ne l’ai pas vue faire). Elle écrit l’histoire de la naissance à travers ses moments forts, les émotions traversées. Quelle joie de la lire quelques jours plus tard. Elle est aussi très présente en post-partum. Elle nous rend visite régulièrement, m’accompagne pour l’allaitement, me soutient. Ce sont toujours des moments doux durant lesquels on parle beaucoup.  

Jean-Nicolas prend un mois de congé pour être avec nous, et c’est super. Je m’appuie sur lui. Il s’occupe de tout pendant que j’allaite et que je me repose. Je veille à ne pas trop bouger trop vite, à laisser le temps à mon corps. Ici, au Canada, pas de rendez-vous médicaux obligatoires sauf pour les vaccins (1 mois, 4 mois, puis 1 an). Avant notre départ, nous voyons notre médecin de famille, qui adore notre projet. Elle nous propose même de l’appeler en cas de besoin et d’envisager des consultations à distance. Bien sûr, on prend une assurance voyage : on connaît le coût de la santé aux USA ! Et au bout de 3 mois, on part pour notre road trip. Le congé maternité rêvé ! 

 

temoignage road trip avec bebe

 

Ce road trip, on le fait pour une seule raison : profiter à fond de nos congés maternité et paternité, et vivre cette première année avec notre bébé. On s’adapte à son rythme, on s’arrête dès que nécessaire. Les États-Unis, c’est immense, et il y a tant à voir, même près de Montréal. Au début, on fait peu de route, pour ne pas laisser Oscar trop longtemps dans son siège-auto. Mais très vite, on est rassurés. Ça va bien se passer. Evidemment, on manque de sommeil, comme tous les jeunes parents, mais au moins on est en voyage, pas au travail ! On vit au jour le jour. On réserve le camping le jour même. C’est royal de ne pas avoir d’agenda ! 

 

temoignage road trip avec bebe

 

Je me souviens de ce moment suspendu dans le parc national des badlands, dans le Dakota du sud : nous admirant les étoiles, notre bébé endormi à nos côtés... Et dans ce silence total, d'un coup notre chien se met à grogner... Il y a un danger ?! Le temps que nos yeux s'habituent à l'obscurité, on se rend compte quà quelques mètres de nous se tient un énorme bison qui s'est arrêté pour nous observer. On s’empresse alors de rentrer le chien pour que la bête sauvage ne se sente pas menacée et nous attaque. Fort, le moment ! 
 

“ Partager ça, en famille, c'est émotionnellement fort (...)  
 

Mais mon instant le plus fort du voyage, ce sont les paysages de Yellowstone. Epoustouflants ! Partager ça, en famille, c'est émotionnellement très fort, même si mon bébé ne s'en souviendra pas... On lui montrera les photos !

temoignage road trip avec bebe

Ce road trip nous a permis de tisser un lien encore plus fort avec Jean-Nicolas. Une vraie complicité. On a pris nos marques, on s’est écoutés, beaucoup. Et avant que le mal du pays ne s’installe, on est rentrés chez nous, à Montréal. J’ai repris le travail, avec un nouveau poste et une équipe super accueillante. Oscar est entré en crèche. Jean-Nicolas s’est mis à son compte. Plein de nouvelles expériences pour chacun de nous ! 

Notre rencontre avec Marie-Hélène, notre doula, a tout changé. J’ai découvert que je pouvais me faire confiance, lâcher prise, suivre mon instinct sans me soucier des autres. Est-ce fou de partir sur les routes avec un bébé de quelques mois ? C’était à nous d’en décider. Et on a adoré. Vivement le prochain congé parental pour de nouvelles aventures ! 

 

temoignage road trip avec bebe

Les tips de Céline  

S’écouter. 
Laisser de la place à l'improvisation !  
Se laisser porter et se mettre dans sa bulle, sans trop cogiter.  
S'informer sur les différentes phases de l'accouchement et sur le post-partum pour anticiper et impliquer le partenaire.   
Ne pas laisser les autres briser vos projets ou vos rêves. 
Ne pas se comparer aux autres : chaque enfant est unique et chaque parent l'est aussi.  
En voyage, ne pas trop se stresser, en fait l’enfant s'adapte à nous autant qu'on s'adapte à lui.  
Prendre le temps de s'émerveiller des choses avec eux. 

 

La pensée freestyle de Céline 

C'est important de se poser les bonnes questions. Par exemple, lorsque les médecins définissent une date de déclenchement, pourquoi cette date-là ? Est-ce parce qu'il y a un danger pour mon bébé ou pour moi ? Ou est-ce juste une question de planning pour l'hôpital ? 

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Chez Bliss on aime les histoires comme ce témoignage road trip avec bebe de Céline. Et toi, tu as un récit à partager ? Ecris-nous à ton tour ! 

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