Elodie a toujours voulu avoir des enfants et porter la vie sonnait comme une évidence. Quand elle se lance dans un parcours PMA avec sa femme Anne-Charlotte, elle tente d’abord sa chance à l’étranger en attendant que la loi de bioéthique évolue et s’ouvre enfin à toutes. En 2021, elle fera partie de ces premiers couples de femmes qui ont accès à un don de spermatozoïdes pour concrétiser leur parcours PMA en France.
“Je m'appelle Elodie, j'ai 37 ans.
Je vis à côté de Besançon depuis toujours.
Je suis maîtresse avec des élèves de maternelle.
Ma famille est composée de ma femme, Anne-Charlotte, et de notre fille Alice, née le 1er septembre 2023, à la suite d’un parcours PMA en France.
Avec Anne-Charlotte, nous nous sommes rencontrées sur un site de rencontres (hé oui LOL), il y a 12 ans. Nous sommes devenues amies puis nous sommes tombées amoureuses l'une de l'autre. Nos projets de vie commune étaient comme tracés. J'ai toujours voulu avoir des enfants, porter la vie était pour moi une évidence. Anne-Charlotte, quant à elle, voulait des enfants mais pas forcément les porter. Le choix a été donc facile à faire pour notre premier enfant. Mais nous voulions d'abord nous marier pour concrétiser notre union et faire valoir en quelque sorte aux yeux de la société, notre famille.
Depuis toute petite, je savais que j'aurai des enfants. J'ai toujours aimé jouer à la maman, à la maîtresse et, pour moi, être enceinte me faisait presque rêver. Je savais que je deviendrai mère, avec la bonne personne, et que je construirai ma vie de famille, un jour.
Forcément mon parcours PMA en France et à l’étranger m’a marquée. Cela a été laborieux et on s'est parfois senties incomprises... Tout a débuté en 2020, avec la recherche d'une clinique à l'étranger car l’évolution de la loi de bioéthique n'était pas encore votée et donc le parcours PMA en France pas encore ouvert à toutes les femmes. On avait peur de ne pas y arriver. On ne savait ni par où ni par quoi commencer. Trouver des médecins compréhensifs et à l'écoute a été difficile. Avant de réaliser mon parcours PMA en France, j'avais vécu 6 inséminations et 1 FIV avec un embryon en Belgique, sans grossesse. Avec Anne-Charlotte, on est passées par le désespoir, la colère, le sentiment d'injustice et l'attente... encore et encore. Les échecs, les tests négatifs, encore. La tristesse... Ces épreuves nous ont renforcées et ont solidifié nos liens. Cela nous a même permis de construire une amitié forte avec un couple (hétéro) belge, lors de notre première FIV, en Belgique. Nous sommes aujourd'hui les marraines de leur fils.
Puis en août 2021, la PMA en France a été ouverte à toutes les femmes et notre dossier est passé en commission : nous étions heureuses et impatientes d’accéder à un nouveau protocole, une nouvelle équipe. On était hyper excitées avec une envie et un désir d’y croire encore plus fort !
Alors quand j'ai lu le taux de Bêta-HCG sur les résultats de la prise de sang, je me suis répété : "c'est pas possible". Au fil des semaines de la grossesse, je n'arrivais toujours pas à y croire. J'ai commencé à réaliser lors de l'écho du premier trimestre, même si encore après l’examen, je me disais que ce n'était pas possible. Et c’est encore la première chose que j'ai dite quand Anne-Charlotte a posé Alice sur ma poitrine, le jour de sa naissance. D’ailleurs, mon accouchement a été merveilleux. J'ai tenu mon projet sans péridurale, en salle nature. C'était de la folie ! Alice est arrivée, Anne-Charlotte l'a attrapée, elle l'a posée sur ma poitrine, nos regards à toutes les trois se sont croisés, on avait réussi ! J'étais émerveillée. Alice s'est mise au sein dans la minute, c'était tellement fou !
En y réfléchissant, je crois que je ne ferais rien différemment. Certains éléments ont été alignés à un moment donné, d'autres pas. On a su s'écouter et donner de l'importance aux choses. On a mûri à travers ce parcours PMA. Malgré les difficultés, nous sommes restées tenaces, soudées et c'est pour moi le plus important. J'ai perdu ma maman pendant les premières tentatives, c'était aussi une difficulté supplémentaire, j'en ai fait une force qui m'a guidée jusqu'à l'arrivée d'Alice.”
Les tips d’Élodie
Toujours y croire.
Si les échecs font partie de l’histoire, ils ne résument pas le parcours PMA en France
Malgré les doutes, ne jamais perdre espoir et rester soudé.e.s
Bien s'entourer.
Ne pas hésiter à en parler.
Se faire comprendre et s'écouter.
La pensée freestyle d’Élodie
Vive la maternité ❤️ vive bliss ❤️ vive les femmes !!
--------------
Si le témoignage parcours PMA en France d'Élodie t’a éclairée ou aidée et que tu aimerais toi aussi nous transmettre ton histoire et partager à ton tour ton expérience et ton savoir, écris-nous !