Mon combat pour une césarienne "de confort" – Justine

Mon combat pour une césarienne "de confort" – Justine

Pour mille raisons, Justine ne se voit pas accoucher par voie basse, c’est plus fort qu’elle, c’est comme ça. Malgré l’incompréhension des uns, le jugement des autres et le refus catégorique de l’hôpital, elle a tout fait pour défendre son projet de naissance, disposer de son corps et accoucher par césarienne "de confort", comme elle l’avait décidé.

Je m’appelle Justine, j’ai 28 ans. 
Je vis dans le Maine et Loire, je travaille pour une agence immobilière.  
Ma famille est composée d’Arthur mon chéri, de Victorine notre fille et Georgette mon chat.

Je rencontre Arthur au lycée et, dix ans après le début de notre histoire d’amour, le sujet de la maternité s’impose à nous car je tombe enceinte par accident, sous stérilet. Nous sommes alors en novembre 2019. Nous avons le projet d’avoir des enfants mais c’est encore un peu tôt... du moins pour Arthur qui ne se sent pas prêt et qui ne souhaite pas que la grossesse se poursuive. Moi, je suis complètement perdue, je pensais tomber enceinte que quand je l’aurais décidé dans ma tête et pas en ayant un stérilet dans l’utérus !

Je dois attendre quelques heures pour vraiment réaliser qu’un bébé a décidé de se nicher dans mon corps et, sans pouvoir l’expliquer, je l’ai aimé très rapidement, même si ce n’était pas dans nos projets. C'est à ce moment précis que le sujet de la maternité a commencé à me passionner, quand j’ai réalisé que moi aussi je pouvais le faire : DONNER LA VIE. 

Mais, comme je le disais, Arthur n’est pas prêt alors j’avorte pour « sauver » notre couple mais, cet avortement, ce n’est pas mon choix et je fais une petite dépression. Un an après, jour pour jour, je tombe à nouveau enceinte avec cette fois le consentement d’Arthur.

 

 

Je devine tout de suite que je suis enceinte. Immédiatement, j’ai cet instinct protecteur et cette hypervigilance qui vont durer jusqu’à la fin du premier trimestre. J’ai tellement peur de perdre ce bébé et tellement mal vécu mon IVG, tant psychologiquement que physiquement, que je fais attention à tous mes faits et gestes. Heureusement, mon deuxième trimestre, lui, est plus cool, je me trouve CANON enceinte ! Je suis vite en arrêt pour profiter, passer mes journées à toucher mon ventre et préparer la chambre de mon bébé. Je m'informe beaucoup notamment grâce aux émissions, aux livres et aux épisodes de Bliss Stories que j'écoute. C’est là que je commence à penser à mon projet de naissance : je veux accoucher par césarienne, mon choix est fait, je ne me vois pas du tout accoucher par voie basse pour mille raisons ! 

Je ne veux pas sentir les contractions. 
Je ne veux pas attendre des heures voire des jours avant d'accoucher. 
Je ne veux pas accoucher n'importe où et n'importe quand. 
Je ne veux pas souffrir. 
Je ne veux pas pousser. 
Je ne veux pas qu'on m'ausculte toutes les heures. 
Je ne veux pas faire caca devant les sages-femmes au moment de pousser.  
Je n'ai pas envie d'avoir une épisiotomie ou une déchirure et donc des points suture.  
Je n'ai pas envie qu'il y ait un problème et devoir partir en césarienne d'urgence.  
Je ne veux pas qu'on utilise des forceps ou une ventouse pour sortir mon bébé. 
J’ai peur de ne pas m'entendre avec l'équipe médicale.  
J'ai peur de m'engueuler avec mon mari. 
J’ai peur pour la santé de mon bébé (souffrance respiratoire ou autres). 
J'ai peur de ne pas réussir à m'asseoir après un accouchement par voie basse. 
J'ai peur qu'il reste un bout de placenta après la délivrance.  
J'ai peur de subir une révision utérine qui nécessite d'aller chercher le placenta à la main.
J'ai peur de tomber dans les pommes ou de ne pas avoir assez de forces pour voir mon bébé, le toucher, le prendre dans mes bras. 
J’ai peur de trop souffrir jusqu’à en vomir. 
J’ai peur d'une hémorragie grave. 
J'ai peur de mourir.
Et je pourrais encore lister plein d’autres raisons.

Ce sont vraiment des grosses angoisses et de vraies peurs, et ça me semble impossible de traiter mes peurs pour accoucher par voie basse. Je trouve ça très beau qu'une femme arrive à accoucher par voie basse mais ce n'est pas pour moi, vraiment. Bref, je veux accoucher par césarienne et c’est là que la bataille commence et elle sera loin d’être facile. 

 

(...) ma sage-femme me regarde avec des gros yeux ! (...) On me dit même que ce genre d’accouchement est réservé aux stars ! 
 

 D'abord, je parle de mon projet de naissance à ma sage-femme qui me regarde avec des gros yeux ! Elle me répond que l’hôpital ne fait pas d’accouchement “à la carte” et qu’elle n’a jamais entendu parler de ça. Mon médecin généraliste, lui, ne préfère pas s’en mêler et me dirige vers l'hôpital. L’hôpital ne veut rien savoir, j’ai un non catégorique, sans raison. Après ça, je contacte d’autres sages-femmes qui me déconseillent d’accoucher par césarienne. L’une d’elles me dit même que ce genre d’accouchement est réservé aux stars ! 

 

(...) je décide de contacter une maternité privée. 

 

À ce moment-là, je suis sur le point d’abandonner mon projet. Je me sens très seule. Même autour de moi, je passe pour une folle. Tout le monde veut me rassurer sur un potentiel futur accouchement par voie basse mais rien ne me rassure. Après plusieurs recherches sur Internet et la lecture de quelques témoignages, notamment celui de Caroline Receveur sur sa propre césarienne de confort, je décide de contacter une maternité privée. Je rencontre alors une gynécologue attentive à mon discours. J’apprécie son ouverture d’esprit et sa patience. Elle prend le temps de m’écouter et ça, ça fait du bien ! Elle accepte ma demande, après m’avoir rappelé qu'il s'agit d’une opération qui n’a rien de “banal” et après m‘avoir mise en garde sur les risques possibles, notamment celui de l’hémorragie. Mais mon choix est fait et il y a clairement plus de “pour” que de “contre” sur ma liste.  

 

Je suis les cours d’accouchement où j’apprends à pousser au cas où... 

 

Mon projet d'accoucher par césarienne de confort est donc bouclé à la fin de mon septième mois de grossesse. L’opération est prévue 10 jours avant mon terme, le 20 juillet 2021. Je suis les cours d’accouchement où j’apprends à pousser au cas où. Mon troisième trimestre est magique, j’adore être et me voir enceinte, je ne fais que manger (un peu trop même... + 30 kg). Je me sens alors puissante et belle. Je suis "énorme" mais je rayonne ! 

 

 

20 juillet 2021. 01h07. Je me lève pour une grosse envie de faire pipi (et de manger aussi) et là, je perds les eaux en sortant de mon lit... Gros coup de stress... Moi qui aime tout contrôler, je ne m’attends pas du tout à ça, ce n’est pas dans mes plans. Heureusement, je peux malgré tout accoucher par césarienne, comme je l’ai décidé. 11h07. Mon accouchement dure 20 minutes. Je ne sens rien, aucune douleur, que ce soit avant (lors de la pose de la rachianesthésie) pendant (l’extraction du bébé) et après (le retour en chambre). Dès la première minute de vie de mon bébé, je peux faire du peau à peau et deux heures après mon accouchement, je remarche déjà.  

 
(...) en France, la césarienne de confort est encore un tabou. (...) Aucune femme ne devrait avoir honte de vouloir accoucher par césarienne. 

 

Je trouve dommage, qu’en France, la césarienne de confort soit encore un tabou, que certains pros de santé ne soient pas assez ouverts d’esprit pour accueillir cette volonté. Si je voulais raconter mon histoire, c’est parce qu’il y a trois ans, j’aurais voulu lire un témoignage comme le mien. Ça m’aurait donné la force d'arriver plus vite à mon but, de me dire que c’était possible et pas honteux. Aucune femme ne devrait avoir honte de vouloir accoucher par césarienne. Notre corps nous appartient et chacune en fait bien ce qu’elle veut ! Aujourd’hui, je suis fière de moi car je me suis battue pour accoucher comme je l’avais imaginé et j’ai eu raison. Alors pour les femmes qui, comme moi, ne veulent pas accoucher par voie basse, je veux leur dire que la césarienne de confort, oui, c’est possible !" 

 

 

Les tips de Justine  

Se fier à ce qu’on ressent. 
S’écouter et faire ce qu’on pense juste.
 

La pensée free style de Justine 

Vous vivez pour vous et personne d’autres.  

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Si ce témoignage césarienne de confort t’a éclairée ou aidée, et que tu aimerais toi aussi nous partager ton histoire pour transmettre, à ton tour, ton expérience de la maternité et ton savoir, écris-nous   

 

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