Souffrir d’une hyperémèse gravidique sévère - Sabrina

Souffrir d’une hyperémèse gravidique sévère - Sabrina

Le jour où Sabrina apprend sa grossesse, elle a 22 ans et cette nouvelle est un véritable bonheur pour elle et Cherif, son mari. Mais, très vite, les banales nausées des premiers jours se transforment en une succession de vomissements si intenses qu’elle finit par être hospitalisée pour ne pas mettre sa vie en danger... 

Je m’appelle Sabrina, j’ai 26 ans. 
Je vis dans une petite ville de Seine-et-Marne, dans le 77. Je suis podcasteuse et freelance social média.  
Ma famille est composée de mon mari Cherif et de mes deux filles : Leïla qui aura bientôt 3 ans et Assia, 5 mois. 

J'ai rencontré Cherif au lycée et nous nous sommes mariés à nos 18 ans. Dès le début, avoir des enfants a été une évidence pour nous. Nous savions que cela pouvait prendre du temps mais quand nous avons été prêts, je suis tombée enceinte au bout de 3 mois, j’avais alors 22 ans.

Lorsque je découvre ma grossesse, je suis heureuse mais j’ai aussi très peur de la fausse couche alors je préfère qu’on garde la nouvelle pour nous. Et, rapidement, les premières inquiétudes arrivent... Je me rends à l’échographie de datation et là : pas de cœur. La gynécologue ne m’explique rien, hormis que je dois revenir dans quatre semaines... QUATRE LONGUES SEMAINES À ESPÉRER qu’un cœur batte... Alors que je suis dans tous mes états et que je vis un tourbillon intérieur, je dois continuer d’aller au travail, de faire comme si tout allait bien. C’est d’autant plus dur que, pendant ces quatre premières semaines d’attente, j’ai des saignements qui me font penser que tout est fini… J'essaye de me rassurer, je lis que la nidation peut parfois entraîner de légères pertes de sang sans compromettre la grossesse. Je prie pour que ce soit le cas pour moi. Enfin le rendez-vous avec la gynécologue arrive et là : un cœur bat la chamade ! Mon bébé est bien là !

 

“Ok, être enceinte n’est pas une maladie, mais quand on vomit constamment, c’est dur moralement. 

Après cet examen, je commence à vomir régulièrement. Bon, jusque-là, rien d’anormal puisque je suis enceinte. Au début, je suis même contente de vomir, je me dis que le bébé est bien là. Mais rapidement je passe d’un seul vomissement par jour à une bonne douzaine (et ce n’est pas une façon de parler). Je vomis à toute heure de la journée et c’est si intense que certains vaisseaux sanguins de mon visage explosent ! Alors que je suis censée prendre du poids, mon corps maigrit à vue d’œil si bien que je finirai par perdre 12 kilos sur toute la grossesse. Inquiète, je vais voir mon médecin qui m’assure que c’est “normal” de vomir quand on est enceinte et que je ne suis pas malade pour autant... Alors ok, être enceinte n’est pas une maladie, mais quand on vomit constamment, c’est dur moralement. Je suis à bout physiquement et psychologiquement. Surtout que personne ne m’écoute jusqu’à ce que je retourne voir ma gynécologue. Elle me pèse et constate la catastrophe : j’ai déjà perdu plus de 5% de mon poids initial, c'est la limite et je dois être hospitalisée. Je suis tout de suite admise en chambre et perfusée... Je souffre d’hyperémèse gravidique.

  

Le protocole est strict : isolement total !

Durant mon hospitalisation qui durera finalement cinq jours, je parle beaucoup à mon bébé qui me donne la force d’essayer d’aller mieux. Je ne vomis plus mais je me sens très seule. Le protocole est strict : pas de lumière (ce qui veut dire “vivre” les volets fermés, la nuit comme le jour pendant tout le séjour), pas de téléphone portable et aucune visite hormis mon mari qui n’a alors le droit de me voir que 5 à 10 minutes par jour. Autant dire un isolement total ! C’est le moment le plus difficile de ma grossesse. 

Passée l’hospitalisation, je commence à vomir à nouveau mais, cette fois, je tente un travail sur moi-même et je m’autopersuade que « je ne vais PAS vomir ». Je réussis à diminuer la fréquence des vomissements : de douze, je passe à deux par jour. Un vrai mieux ! Et ça ne fera que s'améliorer avec un second trimestre où je ne suis malade qu'en début de chaque nouveau mois de grossesse. En revanche, les vomissements ne vont pas me quitter jusqu’au jour de mon accouchement. 

 

“j'aurais aimé être accompagnée et prise au sérieux

Non, la grossesse, ce n’est pas que joie et bonheur. Et même si on nous dit qu’être enceinte ce n’est pas une maladie, pour moi, ce n’est pas vrai. Parfois on est vraiment malade et on aimerait être accompagnée et prise au sérieux. On aimerait être réconfortée parce que cette période est mentalement très dure.” 

Les tips de Sabrina 

Ne jamais écouter ceux qui disent qu'on en fait des caisses. 
Accepter la situation. L’acceptation, c’est le début de la guérison, pour moi en tout cas. 
Ne pas rester seule, ne pas s’isoler. 
Parler de sa grossesse avant les 3 premiers mois, c'est aussi se donner la possibilité de ne pas vivre seule les possibles moments compliqués.  

La pensée freestyle de Sabrina 

Peu importe les difficultés rencontrées pendant la grossesse, oui, sur le moment, c’est dur, démoralisant, fatiguant mais, quand on a son bébé dans les bras, c’est souvent le “bliss”, le vrai… Un bébé, c’est un allié pour la vie et, ça, ça n’a pas de prix. 

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Si ce témoignage hyperémèse gravidique t’a éclairée ou aidée, et que tu aimerais toi aussi nous partager ton histoire pour transmettre, à ton tour, ton expérience de la maternité et ton savoir, écris-nous ! 

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