Azure était de ses petites filles qui rêvent d’une vie de famille nombreuse parce qu’elles idéalisent la maternité, jusqu’à ce que la réalité de la grossesse puis une dépression du post-partum emportent sa belle illusion.
"Je m'appelle Azure, j'ai 36 ans.
Je vis à Paris. J'étais l'heureuse propriétaire d'une épicerie fine dans le 17ème que j'ai vendue, après la crise du Covid, et je me consacre désormais à mes enfants. Je suis mère au foyer sans être femme au foyer !
Ma famille est composée de mon mari Pierre, notre fils Côme de 4 ans, notre fille Jeanne de 3 mois et notre chienne Junky de 9 ans.
Lorsque Pierre entre dans ma vie, c'est d'abord comme un pote de fêtes, un pote de potes. À l'époque, je gère un bistrot et je suis dans une relation assez toxique avec le gérant du bar d’à côté. Je m'enfonce dans cette relation et suis de plus en plus malheureuse. Alexandre, le meilleur ami de Pierre (qui deviendra ensuite le parrain de notre fils), est un grand fêtard que je vois souvent dans le bar de mon compagnon de l’époque et, un soir, il y fête son anniversaire. Nous y sommes invités... Mais j'ai le vague à l'âme, j'ai besoin de prendre l'air et je rencontre Pierre, dehors. Il engage la conversation et me demande de la manière la plus simple mais aussi la plus sincère du monde si je vais bien. J'avais besoin de ça, de quelqu'un qui s'intéresse à moi et me donne de l'importance. Après cette soirée, nous nous sommes vus quelques jours dans le secret. Nous nous sommes dit que si je me séparais de mon ex pour lui, il fallait que notre histoire soit sérieuse car nous le ferions certainement souffrir. Et nous avons été tout de suite sur la même longueur d'ondes. Nous avions les mêmes valeurs, les mêmes envies au même moment. Onze mois plus tard, il me demandait en mariage !
Le sujet de la maternité a toujours été dans ma vie, il me semble. J'ai toujours joué à la poupée, même tardivement. J'aimais regarder les femmes enceintes et écouter leurs histoires de grossesse. J'adorais regarder les émissions autour de la grossesse et ça, dès l'adolescence. Ma mère me répétait toujours que c'était “horrible d'être enceinte” et je trouvais ça impensable. J'avais hâte de vivre cet état. Je trouvais les histoires d'accouchement magiques et j'ai lu des milliers de récits. Quand je me mettais en couple, j'imaginais toujours la personne avec qui j'étais présente le jour de mon accouchement pour voir si ça pouvait "matcher" ! Mes meilleures amies étaient issues de familles nombreuses et cela me faisait rêver. Je me voyais en business woman à la tête d'une famille de 5 enfants !
La dépression du post-partum reflète certainement un grand manque de confiance en soi.
Ma maternité a été un véritable chamboulement. Peut-être parce que je l'ai trop idéalisée, justement. Mes grossesses se sont bien passées mais j'ai détesté être enceinte ! La prise de poids, les nausées terribles (au point de vomir devant l'école de mon fils pour ma deuxième grossesse), les nuits sans sommeil, les crampes m'ont vite fait déchanter. La maternité en elle-même m'a fait vaciller. Après la naissance de mon fils, j'ai voulu mourir... J'avais perdu ma vie d'avant. J'en voulais à mon fils de mettre ma vie entre parenthèses et de m'éloigner de mon conjoint. C'était un bébé avec un RGO (dépisté à 3 mois), qui pleurait beaucoup. Je passais mes journées à essayer de calmer ses pleurs et les miens. J’avais l’impression de vivre un baby-sitting pénible qui ne prendrait jamais fin... Impossible de mettre des mots sur ce qui m'arrivait à l'époque et surtout impossible de confier cela à quiconque. Toutes les mères avaient l'air de tellement aimer leur enfant au premier regard et de se débrouiller comme des cheffes quand, moi, je me noyais. Mon mari m'a demandé de me faire aider, ce que j'ai fait et que je continue de faire. J'ai démêlé beaucoup de choses grâce à cette thérapie. C'est pendant cette grande période de désarroi que j'ai découvert Bliss. En cherchant des témoignages sur la dépression du post-partum, j'ai trouvé ceux d’Ambre sur le regret d’être mère ou encore d’Illana Weizman au micro de Clémentine et j'ai compris que je n'étais pas la seule.
Aujourd’hui, j'arrive à me persuader que mon fils ne gardera pas de "traces" de sa maman “défaillante” mais depuis que je suis à nouveau mère d’un nourrisson, je me rends compte aussi de tout ce qui a pu lui manquer tout-petit. Désormais, même si je vacille quelques fois, je suis beaucoup plus câline et patiente avec ma fille. D’ailleurs, sa naissance inopinée à la maison est mon moment “bliss”, même si cela a été rapide et violent... 16H15, mes premières contractions débutaient ; 17h13, ma fille naissait à la maison, grâce à mon mari et aux pompiers. Dans mes oreilles résonnaient tous les récits des femmes de Bliss Stories, et notamment celui de Tiphaine et Ségo que j'avais écouté une semaine avant ! Lorsqu'on m'a mis (rapidement) ma fille sur le ventre à sa sortie, je me suis dit que ça serait toujours elle et moi, que nous avions réalisé ça ensemble et que ma fille serait une vraie badass !!!
Quelque part, ma dépression du post-partum m'a rendue meilleure. Je suis devenue bien plus bienveillante vis-à-vis des femmes et des mères. Je ne me cache plus de ma dépression du post-partum car je veux que les femmes qui m'entourent sachent que je suis une bonne oreille pour qu’elles me confient leurs malheurs et leurs moments de doute si elles le veulent. Je suis bien plus attentive aux nouvelles mères et à leur bien-être. J'espère que mes amies savent qu'il n'y a pas de tabous avec moi. Beaucoup de chemin a été fait depuis que les mères osent parler. Il est important aussi de dire que l'on s'en sort. J'ai une relation merveilleuse avec mon fils aujourd'hui et bien plus belle que je ne l'aurais imaginée. Il m’a bousculée et je l’en remercie."
Les tips d’Azure
Préparer son post-partum au même titre que son périnée car tout ne s'arrête pas à l'accouchement.
Se constituer son village.
Ne pas rester seul.e même si malheureusement l'évolution de la société isole beaucoup les jeunes parents. Ecouter Bliss Stories ! J'aurais voulu avoir Bliss lorsque j'étais adolescente (j'ai déjà prévu d'offrir le Bliss Vanity à mes copines, meilleur achat ever !).
La pensée freestyle d'Azure
Être maman, c'est dur mais c'est aussi la seule aventure qui nous permet d'être la personne la plus aimée au monde par un petit être que l'on a soi-même créé. C'est souvent le fruit d'un amour immense pour quelqu'un et c'est ce que j'aime me rappeler quand j'ai envie de divorcer 3 fois par jour de mon mec ! 😉
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