EP124 – NOÉMY, 4 FILLES PAR CÉSARIENNE

Une pratique ancestrale

Qu’elle soit programmée, d’urgence ou de confort, la césarienne qui signifie “enfant né par incision”, n’est jamais anodine. Cette intervention chirurgicale connue depuis des millénaires, était à l’origine pratiquée sur des femmes décédées, par désespoir, par curiosité, ou pour des motifs religieux. Autant vous dire que c’était une boucherie, et que, bien souvent, le fœtus ne survivait pas non plus. Au 16e siècle, certains médecins tentent la césarienne sur des femmes vivantes, mais encore une fois, c’était une pratique extrêmement barbare, qui envoya à la mort d’innombrables femmes dans des souffrances difficilement imaginables. En fait, il faut attendre 1907, pour recenser enfin une survie maternelle de 75,2% et une survie fœtale de 78%, et aujourd’hui, en Europe, près de 27% des bébés naissent par césarienne.

Lucky us

Si je me fends de ce petit historique c’est pour que l’on se souvienne bien d’où nous sommes parties, et à quel point nous avons la chance que cette technique existe aujourd’hui. Car si la grande majorité d’entre nous la perçoivent comme une solution de dernier recours, n’oublions pas qu’elle est avant tout pratiquée pour sauver des vies, et qu’elle le fait très bien.

Alors certes, Noémy se serait bien passée d’en subir 4. Mais c’est pourtant comme cela que ses 4 filles ont décidé de venir au monde. L’aînée a ouvert la voie avec une césarienne en urgence, et même si Noémy espérait bénéficier d’une voie basse pour les suivantes, ça n’a malheureusement jamais été possible. 

Et 1 et 2… et 4 césariennes

Dans cet épisode, cette mère courageuse et pétillante vous racontera son incroyable histoire de matérnité, démarrée à 16 ans, en Martinique, dans une situation familiale chaotique et d’extrême précarité, pour continuer en Métropole à la tête d’une famille nombreuse à seulement 24 ans. 

4 grossesses, 4 accouchements et 4 moments de vie où il a fallu serrer les dents souvent, se résoudre à accoucher sans son mari et subir une désinformation monumentale autour de cette cicatrice pourtant ouverte à répétition. Mais Noémy possède l’optimisme et la sagesse de ceux qui ont déjà vécu 1000 vies et qui savent au fond d’eux, que l’amour triomphe toujours. 

Les comptes Insta de Noémy: @maman.cesarisee & @le.souriredenoemy

LES TEN TIPS DE NOÉMY

1) Comprendre le motif de sa césarienne !
Accepter sans comprendre n’est pas évident et l’incompréhension peut durer des années et développer sur du long terme un sentiment d’échec. Certaines femmes peuvent même penser que leur corps ne fonctionne pas bien. Alors connaître réellement le motif de sa césarienne peut aider dans la compréhension, l’acceptation et surtout évitez cette sensation d’échec !

2) Bien s’informer sur le déroulement de la césarienne, sur tous les aménagements auxquels nous avons droit, car ils diffèrent en fonction des maternités. L’information conditionne l’esprit.

3) Faire son projet de naissance. Le projet de naissance est également valable pour la césarienne ! En expliquant ce que l’on désire, on peut avoir ainsi le sentiment d’être active dans la naissance de son enfant .

4) Faire du peau à peau avec son bébé est une des clés pour que le lien se crée le plus tôt possible. Qu’il ait lieu en salle de césarienne ou plus tard, ses bénéfices sont nombreux, notamment en cas d’allaitement.

5) Ça peut paraître bête, mais c’est l’erreur que j’ai commise pour mes trois premières filles ! Si vous portez des lunettes, demandez à les garder ou à porter des lentilles afin de voir votre enfant! Je n’ai malheureusement pas bien vu mes bébés les premières heures à cause de ma myopie !

6) Anticiper le post-partum. Être prête sur le plan logistique permet d’être plus sereine dès le retour à la maison (des « meals prep », une aide ménagère, du matériel de puériculture adapté….).

7) Bien s’entourer !
La césarienne est assez souvent mal vécue, surtout lorsqu’elle n’était pas prévue. Le lien mère enfant peut en être affecté. Si vous ressentez le besoin de parler ou que vous avez l’impression d’avoir du mal à gérer vos émotions que vous avez du mal à créer du lien avec votre enfant, ne restez pas seule ! Faites appel à vos proches ou une aide extérieure. Bien sûr, pour cela, il est aussi important de connaître les symptômes du baby blues ou de la dépression. Renseignez-vous en amont, cela n’arrive pas qu’aux autres.

8) Bien s’équiper pour les suites de couches !
Je vous conseille de très bonnes culottes hautes lavables ou jetables et de grandes serviettes.
Pensez également aux oreillers ou coussins d’allaitement/positionnement pour plus de confort.

9) Comprendre la définition de devenir mère ! Une césarienne, c’est également donner la vie, c’est un accouchement par voie haute. Vous avez conçu votre enfant, vous l’avez porté et vous lui donnez la vie !

10) Se rappeler qu’il existe deux façons de donner la vie : Voie basse et voie haute !
C’est important de garder cela en tête, l’accouchement par voie haute est bien trop peu mis en avant .

Vous pouvez également retrouver le programme “ Me préparer à ma césarienne ” sur le site internet maman césarisée. Il regroupe tout ce qu’il est important à savoir dès l’annonce d’une césarienne. Nous proposons aussi un programme pour le post-partum, “ Me remettre de ma césarienne ”.
Des ateliers avec notre psychologue sont également disponibles.
Enfin, sachez que vous n’êtes pas/plus seules, et ensemble nous avons des choses à accomplir.

EP123 – JUSTINE & LAURA, 1 FEMME, 1 SAGE-FEMME

Team Building

Dans la vie, souvent, quand on est plusieurs, on est plus forts. Alors pour ça, c’est bien de faire équipe. Avec son ou sa partenaire, ses collègues, ses ami.es, ses frères et sœurs,  et puis il y a des moments de vie où la notion d’équipe prend encore un autre sens… et le jour où on accouche fait partie de ces moments. Ce jour-là, on fait équipe avec son mec, ou sa nana, certes, on fait équipe avec son bébé aussi évidemment, et puis, souvent, on fait équipe avec une sage-femme. 

Une rencontre si précieuse

La particularité de cette co-équipière c’est qu’elle est souvent imposée et non choisie. Alors, c’est au petit bonheur la chance. Sur qui allons-nous tomber ce jour-là? Ce jour si important pour nous, et si banal pour elle. Saura-t-elle nous écouter, nous comprendre? Aura-t-elle la sensibilité et la bienveillance dont nous aurons tant besoin? Restera-t-elle jusqu’au bout, ou allons nous devoir lui dire au revoir avec un pincement au cœur au moment du changement de garde? Est-ce qu’elle respectera nos choix? Prendra-t-elle le temps de lire ce projet de naissance que l’on a méticuleusement écrit tout au long de notre grossesse? Que verrons-nous dans ses yeux? 

Toutes ces questions trouvent souvent leurs réponses en une parole et en un regard. La rencontre avec la sage-femme qui va nous aider à mettre au monde notre enfant est cruciale, et si pour elle nous ne sommes qu’une patiente de passage, nous, on se souviendra de ses mots et de ses yeux toute notre vie. 

1 sage-femme pour 1 femme qui accouche

Justine a rencontré Laura, jeune sage-femme de la maternité des Bluets le jour de la naissance de son premier enfant. Elles ne s’étaient jamais vues auparavant, et pourtant, ce jour-là, dans cette salle d’accouchement, il s’est passé un truc spécial. Toute l’humanité et le savoir-faire de l’une ont été mis au service de l’accouchement de l’autre, avec pour objectif commun, une naissance sereine et respectée.

Dans cet épisode, pour la première fois depuis les débuts de ce podcast, vous entendrez donc le point de vue de la patiente et de sa soignante. Comme dans un film, vous aurez le champ et le contre-champ de l’action. Comme dans la vraie vie, vous comprendrez ce qui se joue entre 1 femme et 1 sage-femme et à quel point chaque détail est essentiel. 

Merci Justine et Laura de nous avoir offert vos voix à l’unisson… Quelle équipe!

 

Le compte Insta de Justine: @bridoujustine

Le compte Insta de Laura: @auracch

LES TEN TIPS DE JUSTINE ET LAURA

1- Le savoir c’est le pouvoir. L’accouchement c’est aussi la peur de l’inconnu, se renseigner permet de rationaliser. Les cours de préparation à l’accouchement pour la théorie, Instagram qui regorge de contenus de sages-femmes (@princesseperinee entre autre), l’émission “La Maison des Maternelles” et Bliss-Stories bien sûr !

2- Remplir sa boîte à outils:
Le jour J, vous pourrez piocher, dans votre boîte à outil, tout ce dont vous aurez besoin selon vos envies, vos besoins: Sophrologie, hypnose, bain, pastille de Ricola (pour la petite touche sucrée), playlist créée avec votre partenaire, visualisation (pourquoi pas aller visiter la salle d’accouchement à la maternité pour vous projeter), respiration, massages / méditation (Petit Bambou a un programme spécial grossesse).

3- Impliquer votre partenaire
Vous n’êtes pas seule, votre partenaire va pouvoir vous soutenir de plein de manières variées (assister au cours de préparation, créer une playlist, écrire le projet de naissance ensemble)

4- Parler de ses peurs:
L’accouchement fait peur, parlez-en à votre partenaire mais aussi avec votre maternité pour anticiper vos peurs (par ex mon partenaire peut-il assister à l’accouchement en cas de césarienne ?)

5 -Croire en ses capacités à enfanter
Le jour J écoutez-vous.  Faites-vous confiance. Vous gérez. Vous pouvez le faire. Vous allez le faire !

6- Gérer les contractions une par une:
C’est plus facile à dire qu’à faire mais essayez au maximum d’accepter la douleur. On ne pense pas à la prochaine contraction ni à celle qui va arriver mais focus sur celle en cours. 

7- Appréhender sa sage-femme comme un guide de haute montagne:
Merci à Justine et à sa sophrologue pour cette belle image. N’oubliez pas : votre sage-femme et vous, vous faites équipe !

8- Lâcher-prise
Laissez une porte ouverte à l’imprévu et l’inattendu, parfois c’est aussi pour de belles surprises !

9- Parler à son bébé
Dites-lui que vous êtes prête à l’accueillir : ça aide à se projeter et à commencer déjà à créer la relation ! 

10 -Débriefer son travail, son accouchement avec son partenaire, sa sage-femme:
Se raconter ses points de vues entre parents, ou accompagnant peut aider à nuancer le vécu de l’événement et à aider à sa compréhension. N’hésitez pas à demander à votre sage-femme d’en rediscuter avec vous plus tard si besoin !

EP122 – NOÉMIE, UNE MATERNITÉ SOUS EMPRISE

La face cachée du père

Devenir mère nous retire pas mal de sommeil et d’insouciance, mais certainement pas notre liberté. Pourtant, cette liberté, Noémie en a été privée pendant de longues années, victime de violences conjugales et de ce que l’on appelle “l’emprise”, d’un compagnon violent, agressif et quotidiennement alcoolisé. Cet homme, elle l’a pourtant aimé éperdument, et a fait deux enfants avec lui. Mais c’est en découvrant son rôle de mère, qu’elle a aussi découvert l’enfer. 

Car ce mari pour lequel elle avait pourtant pris parti, envers et contre tous, s’est transformé en bourreau humiliant, menaçant, et totalement désinvesti de son rôle de père. 

Alors comment découvrir la maternité en même temps que la face cachée de l’homme avec qui on vit ? Comment identifier cette violence, quand on est soi-même aveuglée et délaissée par un système judiciaire défaillant? 

Des chiffres édifiants

Selon une étude publiée par le ministère de l’intérieur en août 2020, 146 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire en 2019, et parmi elles, 41% étaient victimes de violences antérieures de la part de leur compagnon. Ces chiffres qui s’affichent aux murs et qu’on tente de faire baisser en les rendant visibles, restent encore beaucoup trop élevés. En partie certainement car le principe même de l’emprise est que la victime est incapable de prendre la mesure de la violence qu’elle vit. Pour s’en sortir, il faut un déclic, une pulsion de survie, et si elle ne vient pas de la victime elle-même, alors, dans le meilleur des cas, elle doit venir de quelqu’un qui s’inquiète pour elle. 

La vérité sort (toujours) de la bouche des enfants

Noémie, c’est son petit garçon de 5 ans qui l’a sauvée, et aujourd’hui elle fait partie de celles qui ont réussi à échapper à l’emprise et aux coups. Il y a quelques semaines, elle a encore bravé ses peurs en me contactant, pour pouvoir transmettre son histoire et tenter de sauver d’autres femmes qui vivraient le même enfer.

C’est un honneur pour moi de vous livrer aujourd’hui son récit et j’en profite pour lui écrire, ici, à quel point je l’admire.

Le compte Insta de Noémie: @poly_mrd

Le numéro national pour les femmes victimes de violences: Violence Femmes Info au 3919 

L’association d’aide aux victimes qui a aidé Noémie: @womensafeandchildren

LES TEN TIPS DE NOÉMIE

1) Bien s’entourer

2 ) Les associations telles que Women safe and children

3) Se rapprocher d un commissariat SPÉCIALISÉ dans les violences conjugales.

4) Ne pas se culpabiliser ( facile à dire 😂) mais les mamans solos comprendront: s’ils ne mangent pas bio à tous les repas et qu’ils regardent 15 min de Pat Patrouille, ils s’en remettront.

5 ) Choisir les mots adéquats pour expliquer la situation aux enfants mais les laisser vivre leur enfance malgré les horreurs qu’ils ont vécu.

6) Parler: ce qui nous tue dans cette situation c’est cette impression de s’emmurer vivante. Parlez à vos proches à un psy …

7) Certes le rythme des enfants peut être épuisant voir même parfois un peu rébarbatif mais n’oubliez jamais aussi qu’ils sont votre plus grande force et la source de vos plus grandes joies.

8 ) “Une maman qui va bien , des enfants qui vont bien”: prenez soin de vous! Les enfants sont des éponges, si vous êtes apaisée ils le seront aussi.

9) Ne vous oubliez pas en tant que femme . Vous n êtes pas qu’une maman. Écoutez vous . Allez à votre rythme.

10) Trouvez-vous une bonne baby sitter !!!

Add to cart